Comment une bonne alimentation peut changer la vie de vos salariés ?

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Savez-vous où se trouve le cerveau humain?.. Évidemment, vous répondez: «Dans la tête», alors, on va reformuler la question: «Savez-vous où se trouve le deuxième cerveau humain?»Il se trouve DANS LE VENTRE. Comment cela? Cette découverte est récente, mais remue déjà le milieu scientifique. On sait aujourd’hui que le ventre contient plus de 200 millions de neurones connectés qui, comme ceux du cerveau, transmettent des ordres. Mais, bien plus, ce système nerveux entérique produit à hauteur de 95% un neurotransmetteur essentiel à la gestion de nos émotions: la sérotonine. C’est pourquoi le journal Le Monde du 31 janvier 2014 appelle notre ventre, le «cerveau du bas».

Compte tenu de l’influence que notre ventre exerce sur nos émotions et nos humeurs, on comprend l’impact encore plus fondamental de notre alimentation. Une bonne ou une mauvaise alimentation aura un effet sur la qualité de notre travail et de notre vie. Voyons comment…

Les effets néfastes d’une mauvaise alimentation

Quelle est la principale cause de décès dans le monde? Les maladies cardiovasculaires. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, elles sont à l’origine de 17,5 millions de décès chaque année, soit 31% de la mortalité mondiale! Or, quelle est la principale cause des maladies cardiovasculaires? La mauvaise alimentation. Aussi, une étude publiée par The Guardian du 11 septembre 2015 conclut que les mauvaises habitudes alimentaires sont la principale cause de décès évitables dans le monde. Le journal L’Express, publié le même jour, avance quant à lui le chiffre de 21% de morts dus à une mauvaise hygiène alimentaire, précisant que ce taux surpasse le nombre de décès causés par le tabac et l’obésité.

Mais si les mauvaises habitudes alimentaires sont néfastes à la santé, elles ont également un effet désastreux sur les entreprises. Le 15 septembre 2005, l’Organisation Internationale du Travail publie une étude intitulée: «L’alimentation au travail: des solutions contre la malnutrition, l’obésité et les maladies chroniques» (ang.) Le rapport ciblait notamment un régime alimentaire trop pauvre sur le lieu du travail, ou un régime trop riche. Cette alimentation inadaptée entraîne inéluctablement une baisse de productivité et un coût global évoluant selon les pays. Par exemple, pour les États-Unis, le rapport faisait le constat suivant: les coûts médicaux liés au surpoids entraînent des pertes de productivité de 3,9 milliards de dollars, ce qui correspond à 39,2 millions de journées de travail perdues!

Face à cette réalité, les pouvoirs publics ont pris conscience de la nécessité de prendre des mesures afin d’améliorer la santé des citoyens et des salariés.

Une bonne hygiène alimentaire pour une meilleure santé

En 2001, le gouvernement français a organisé le plan PNNS (Plan National Nutrition Santé). Ce plan vise à améliorer la santé publique en préconisant un équilibre entre la nutrition et l’activité physique. Dans cette optique, il met par exemple à la disposition de la population des brochures disponibles au format PDF, telles que «La santé vient en mangeant», «La santé vient en bougeant», «De l’eau sans modération», etc. Aux États-Unis, après la mise en place de l’ambitieuse réforme du système de santé, Barack et Michelle Obama continuent de promouvoir des actions visant à lutter contre l’obésité. On voit notamment la First lady intervenir dans les différents médias pour inciter la population à effectuer des exercices physiques. Le journal La Croix du 1 mars 2013, en plus de commenter les talents de danseuse de la Première dame, rappelle que son programme «Let’s move» s’élève à 150 millions de dollars par an.

Mais l’entreprise exerce une influence déterminante sur la qualité de l’alimentation. Compte tenu du temps qu’ils passent chaque jour sur leur lieu de travail, les salariés ont tendance à choisir ce qu’ils consomment en fonction de leurs impératifs professionnels. L’alimentation en entreprise est donc au cœur de la problématique.

Améliorez la nutrition de vos salariés pour une meilleure productivité

-20%. C’est le taux de productivité que coûte aux entreprises une mauvaise hygiène alimentaire, selon le Bureau International du Travail. La mauvaise alimentation affecte le bien-être, la concentration, le moral et la forme des salariés. Pour endiguer ce fléau, le Ministère des Affaires sociales et de la Santé, a publié en janvier 2013 un guide à l’usage des chefs d’entreprises: «Entreprises et Nutrition: Améliorer la santé des salariés par l’alimentation et l’activité physique». Il proposait notamment aux entreprises de plus de 50 salariés la signature du charte garantissant, par exemple, des outils d’information:

– un site internet
– un module de formation visant à sensibiliser les salariés sur l’importance de la nutrition
– la convocation périodique d’un colloque

Il était néanmoins question d’autres mesures pouvant être engagées par les entreprises: amélioration de l’offre alimentaire au sein de la cantine collective, associer le travail des cuisiniers à celui de diététiciens, limiter les boissons sucrées dans les distributeurs automatiques, mettre en place des salles de sports, etc. (page 3 et 4).

Meilleure santé en entreprise : vraiment rentable ?

Malgré tous les rapports montrant la connexion entre la nutrition et l’efficacité au travail, nombre de chefs d’entreprise rechignent toujours à prendre des mesures mélioratives. Certains considèrent cet aspect comme un investissement à perte. Est-ce vraiment le cas? Examinons les résultats d’une entreprise ayant mis en place un programme de restauration pour ses salariés.
Nous sommes au Guatemala, un pays dans lequel 60% de la population ne dispose pas de revenus suffisants pour s’assurer un régime calorique et nutritif normal. C’est dans ce contexte que San Pedro Diseños, entreprise de textile, s’est dotée d’un programme alimentaire afin de rectifier le déficit calorique de ses employés. «Beaucoup de nos employés commençaient leur journée de travail sans avoir pris un petit déjeuner» déclare la direction de San Pedro. Consécutivement à ce programme, ils ont eu droit à un petit déjeuner et à un déjeuner chaque jour. Quels ont été les résultats? Selon les dirigeants de l’entreprise, la productivité a augmenté de 70%, l’absentéisme a chuté, et les dépenses médicales ont été réduites (Rapport Organisation Internationale du Travail, publié le 28 juillet 2005).

De fait, en France également l’amélioration de l’alimentation au travail est devenue une priorité dans la politique de nombreux DRH. Une pluralité d’entreprises mettent en place des dispositifs pour favoriser la santé de leurs salariés. Par exemple, Christelle Briot, DRH de Eastbalt, se félicite de l’organisation d’un programme de formation et auquel 90% des employés de l’entreprise ont adhéré. Christine Prat, DRH de Wincor Nixdorf, se réjouit quant à elle de la diminution des barres chocolatées et snacks en tous genres dans les distributeurs automatiques de l’entreprise (Manager Attitude, 15 octobre 2015).

Où se trouve le cerveau humain?.. Les recherches menées dans ce domaine en sont encore à leurs balbutiements, mais d’ors-et-déjà nous en saisissons la mécanique: une bonne alimentation génère une meilleure santé; une meilleure santé génère une meilleure productivité. En explorant cette réalité, les hommes retrouveront peut-être le goût du travail, comme l’écrivait Emmanuel Kant: «Le travail est la meilleure manière de profiter de la vie».

Mehdi BEN NACEUR

Mehdi BEN NACEUR

Passionné par le Marketing B2B mais aussi par le Digital au sens large, je tente à travers Recrutons.fr d'apporter mon humble contribution à la sphère RH
Mehdi BEN NACEUR
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